- Le moule à nervures :
Comme je réside au Gabon et qu'il m'est donc difficile de beaucoup bricoler, nous avons élaboré un moule
à nervures avec lequel réaliser une nervure devient (presque...) un jeu d'enfant. En fait on s'est inspirés
de la technique Délémontez.
Le principe est simple : on n'ajuste plus au dixième de millimètre près toutes les entretoises. On fait son montage,
on presse et hop, le tour est joué. Du pur mécano !!!
Pour y parvenir sans altérer la résistance, nous avons d'abord utilisé des baguettes de 7 x 10 au lieu des 6² de
Grunberg. Ensuite, nous avons supprimé les petit goussets pour les remplacer par des plaquettes de 40 de large ou
des plaquettes recouvrant entièrement une surface importante. Ainsi, les baguettes qui délimitent les longerons
sont maintenues de long en large.
Sur le dessin ci-dessous, vous pouvez voir une vue de face et de profil de la nervure. Vous remarquerez que les
grandes plaquettes situées sur le bord d'attaque et le bord de fuite ne sont présentes que sur une seule face.
Les "bourrelets" situés sur la vue de profil correspondent aux emplacements des goussets. Le bec en ctp est
inspiré du HM-360 : les baguettes le prolongent jusqu'au bout et, une fois la nervure sortie du moule, on lui
donne le profil désiré à la toupie. Il en sera de même sur toute la nervure, car nous tenons à respecter
l'exactitude du profil : il ne faut pas oublier que le coffrage prend tant de millimètre, le bord de fuite tant
etc. Nous avons reculé le longeronnet car l'expérience nous a montré que placé comme Mr Grunberg le préconise,
la queue a tendance à se relever. C'est pour cela que certains poux ont parfois le raccordement de leurs ailes
non aligné verticalement...
Le moule à proprement parler à été tracé sur une planche de mélaminé, ce qui s'est révélé plus tard n'être pas la meilleure solution. Vous comprendrez après... Toutes les cales ont été réalisées dans des blocs de PVC que l'on a usiné puis poncé avec du papier à l'eau afin d'éviter toute adhérence. Encore une fois j'ai eu des problèmes. Pour les 5 premières nervures, c'est les doigts dans le nez. Mais après, même en nettoyant à fond, de petites particules de colle vont s'accrocher, rendre la surface rugueuse. C'est là que ça devient ennuyeux (pour rester poli...). Pour ma part, je les ai ensuite recouvertes de ruban adhésif, le gros marron pour les emballages. Le résultat est excellent. Ca glisse comme sur du savon et on peut tenir 15 nervures sans problèmes. Il faudrait aussi essayer de les plonger dans du vernis. Bref pour les cales... Le moule a été conçu sur la base d'une presse. Trois piliers (à gauche, au centre et à droite) de 90 de haut réalisés dans une barre métallique de 35 x 35 supportent une latte en bois de 30 x 50. On y a mis des "tiges filetées-papillons" maintenues par un écrou. Lorsqu'on les visse, elles viennent serrer les cales qui pressent la nervure. Aïe ! C'est pas facile à expliquer !!! Pour faciliter le démoulage de la nervure, on a percé des trous dans la plaque de mélaminé, sous les baguettes et à quelques autres endroits stratégiques. Ces trous contiennent des cylindres en alu, eux aussi poussés par le système de "tige filetée-papillon". Une fois la nervures sèche, on retourne le moule, on visse ces "T.F.P." et la nervure en sort comme par enchantement. C'est un système vraiment très efficace. Mais, comme chacun le sait, un prototype n'est jamais tout de suite parfait. Je vous disais que j'ai eu des problèmes avec la plaque de mélaminé. En fait lorsqu'on a percé les trous dans la planche (cales, poussoirs), on a laissé à nu l'aggloméré par endroits: de petits morceaux de mélaminé se sont ensuite détachés. La colle déborde des nervures lorsqu'elle mousse (j'utilise de la polyuréthane, idéale au Gabon), vient se déposer dans ces endroits a nu et, lors du démoulage, arrache en même temps qu'un peu d'aggloméré un peu de mélaminé. L'opération devient destructrice lorsqu'elle se reproduit plusieurs fois. J'ai sur mon moule un endroit où il manque un cercle de 4 cm de diamètre de mélaminé. Le problème est résolu en découpant une feuille de... mais oui ! papier sulfurisé. Mais alors vous me direz : "A quoi ça sert dans ce cas d'utiliser une planche de mélaminé ?" A rien ? Il faut demander à Gilles Bayle ce qu'il pense d'une revêtement avec une surface anti-adhésive.
Voilà ! Tout ça pour dire que c'est une expérience vraiment unique de construire un pou, surtout à mon âge !!! En tout les cas, je souhaite dire à tous les anciens qu'il y a tout plein de jeunes à Air et Espace, et qui suivront. Et remercier mon "parrain pouilleux", Matthieu qui m'a donné tous les tuyaux, les contacts etc. qui m'ont permis de commencer la construction de mon pou ! Sur ce, bons rêves, bonnes constructions et bons vols. Et vive le Sport de l'Air !!! Et à bientôt bien sûr pour la suite de cette aventure.
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